Poèmes et autres divagations de eccehomo

Extraits du recueil "Temps d'arrêt" (copyright) édité à compte d'auteur

Le p'tit mot

 
 

Un p'tit mot, juste un p'tit mot

C'est pas grand-chose

Mais quand la vie n'est pas rose,

C'est pur cadeau

 

Un p'tit mot, juste un p'tit mot

C'est pas grand chose

Mais quand l'amour est morose,

Au cœur ça fait chaud

 

Un p'tit mot, juste un p'tit mot

C'est pas grand chose

Mais quand le stress est en surdose,

Ça évite d'aller à vau-l'eau

 

Un p'tit mot, juste un p'tit mot

C'est pas grand chose

Mais quand, du silence, on cherche la cause,

C'est de l'angoisse ôter le garrot

 

Un p'tit mot, juste un p'tit mot

C'est pas grand chose

Mais quand, de tout, on a sa dose,,

C'est pour l'âme un peu de repos

 

Un p'tit mot, juste un p'tit mot

C'est pas grand-chose

Mais quand, enfin, on sort du noir,

C'est bon pour l'espoir.



Je la revois si familière
La rue du Moulin Saint Pierre.
De la guerre c'était le temps
Et nous fêtions nos huit ans.

Je me rappelle la petite fille
Que je trouvais si gentille
Et à mon goût si jolie
Que mon cœur elle a rempli.

Je revois cette fillette
Mignonne et déjà coquette,
Aux cheveux fins et dorés
Et aux grands yeux azurés.

Je me souviens du triste jour
De ce départ sans retour
Et de ce premier soir
Empreint de désespoir.

La petite juive est partie
Pour un monde où l'on châtie
Où il n'est pas de survie
Quand on s'appelle Lévi.

Aujourd'hui c'est du passé
Mais je n'ai pas oublié
Moi gamin, elle gamine

Nos amours enfantines



Carpe diem


Pour l'homme de loi

La loi c'est la loi,

Cela va de soi.

Et à chacun son droit.

 

Oui mais, si parfois

L'homme de loi

Viole le droit

Et sort du rail une fois,

Deux fois, trois fois

Et même quatre fois,

Ça donne le droit

A l'ayant droit

D'exiger son droit

Et le respect de la loi.

 

Si la justice fait droit

Au recours de l'ayant droit

Alors l'homme de droit

Portera sa croix

Car s'il se croit

Au dessus de la loi

Il mérite, ma foi,

De la prison le poids

Qu'aux autres il octroie

 

Envoi

 

Chacun se doit

De montrer du doigt

L'homme de loi

Sans foi ni loi.






Cœur et carreau


L'épée au fourreau,

Le roi de carreau

Surveille sa dulcinée

Car, très déterminé,

Le valet de cœur

Se veut le vainqueur

De la dame de carreau

Dont il guigne le joyau.

 

La dame de carreau

Du valet jeune et beau

Imagine le barreau

Et la mise au fourreau.

Oui, mais que faire

Du roi de carreau

Devenu surnuméraire

Et de trop dans le tableau ?

 

Dame et valet pour copuler

Cherchent une carte à jouer

Pour éloigner le mari

Et trouver un abri.

La solution intervint

Lors d'une partie de taquin

Quand le jeu fut coupé,

Les cartes furent distribuées

Et, le temps d'une partie,

Ils furent dans la même main

Pour un coït clandestin.

 

Le conte est libertin

Je le sais bien

Mais il reste anodin,

Mine de rien,

Dans le choix des mots

Pour un marmot



Offrande

 

 

 

Fillette aux mains fleuries,

Aies un regard attendri

En regardant l'image que le temps a ternie

Sans altérer son harmonie.

 

Voici en souvenance

Un temps de ton enfance :

Fillette au visage réjoui

Offrant des fleurs à jamais épanouies.

En ce printemps débutant

Précieux fut cet instant.

Fillette de ce lointain passé,

Que reste-t-il que le temps n'a pas chassé ?

Un rappel des heures heureuses

Quand la vie ne pouvait se faire douloureuse.

 

Femme d'aujourd'hui

Ne mésestimes pas le temps qui fuit

Et qui, bientôt, ne sera plus celui

De ceux que la vie aura fui.

 

Point ne sont sur l'image

Mais ils ont porté témoignage

De la fillette aux mains fleuries

Offrant à jamais ce bouquet épanoui.




Coutume

 

 

Le vieux protestant

Avance d'un pas lent

Sur le chemin familier.

 

Le temps est printanier

Et il nourrit son regard

Du paysage coutumier

Où sont voisins les figuiers

Et les vieux oliviers.

 

Tout à l'heure

S'arrêtera le promeneur

Et regardera un instant

Le cyprès qui l'attend.

 

 

 

Oubli

 

 

 

Où sont-ils donc

Ceux de mon sang,

Se dit le vétéran,

En vain ressassant

En une oraison fataliste

La triste liste des morts et des vivants

Dont l'abandon

A soudé le cordon qui mène de la geôle

A la nécropole.

 

Et l'être vieillissant.

Pourrissant du corps et de l'âme,

Une dernière fois proclame

Qu'il ne fut qu'un passant.

 

Toi qui n'a pas encore souffert,

Si un jour tu tombes en enfer

Et parles de ces choses,

Ta peine déposes

Et en paix reposes

A l'ombre de la rose

Qu'une main anonyme

Abandonnera à peine éclose

Au gré du vent d'antan

Pour un adieu à l'absent.




 


Désert

 

 

 

Dans la nuit cévenole,

A la lumière discrète des girandoles,

Une foule clandestine

Silencieusement s'achemine.

 

Un peuple rebelle,

Sans temple ni chapelle,

Progresse avec prudence

Au nom de sa dissidence.

 

Ils vont au désert

Où un prédicant disert,

Avec conviction, sermonne

Et tonne contre Babylone.

 

Tout à l'heure, quand le temps viendra,

Chacun s'en retournera

Aux creux des cimes embrumées

Rejoindre le monde réformé

Qu'on dragonne sans relâche

Et poursuit de cache en cache.

 

Après ce temps de la déchéance

Vint pourtant celui de la tolérance.

Il fallut bien qu'on se souvienne

Du postulat de Rabaut-Saint-Etienne.





Migration

 

 

 
Dos noir et ventre blanc,

Voici les hirondelles qui font le printemps,

Venues de l'Afrique lointaine

Pour une couvée prochaine.

 

Dos noir et ventre blanc,

Voici les hirondelles conquérantes

Qui, en joutes savantes,

S'accouplent après d'amoureuses attentes.

 

Dos noir et ventre blanc,

Voici les hirondelles nourricières

D'oisillons qui quémandent

Quelques insectes en offrande

 

Dos noir et ventre blanc,

Voici les hirondelles qui décollent

Pour un premier envol

Dans le ciel du pays cévenol.

 

Dos noir et ventre blanc,

Voici les hirondelles pour qui le temps

Est celui du rassemblement

Pour un prochain éloignement.




Têtes de l'art

 

 

 

Devenez un artiste connu

Qui, avec n'importe quoi,

Fait une œuvre reconnue

Et portée aux nues tout à la fois.

Si mon conseil vous suivez

Devenir célèbre vous pouvez

Voici donc la recette

Pour de la gloire faire la conquête.

 

Prendre un drap ordinaire

Et, en créateur visionnaire,

Le pendre par un bout

Et signer l'œuvre à l'autre bout.

Attendre le bourgeois bohême

Au port distingué

Qui, par votre œuvre subjugué,

De l'art nouveau en fera l'emblème.

 

Ignorer le peuple moqueur.

Soyez sans rancœur

Pour toutes les créatures

En manque de culture.

 

Espérez seulement la reconnaissance,

Je vous le dis en confidence,

De ceux qui sont tendance

Et possèdent la connaissance !

 

Peut être trouvez-vous que j'exagère

Et que si mon propos je tempère,

On sera moins critique

Pour mon style ironique.

C'est possible somme toute.

Mais ne cherchant pas l'absoute,

Je me réserve le droit

De bocarder l'esprit étroit

Qui sied si bien, ma foi,

À ceux qui, au nom de la culture,

Pensent qu'il suffit d'un signature

Pour, au nom de la l'art, imposer sa loi







15/06/2008
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