Poèmes et autres divagations de eccehomo
Le p'tit mot
Un p'tit mot, juste un p'tit mot
C'est pas grand-chose
Mais quand la vie n'est pas rose,
C'est pur cadeau
Un p'tit mot, juste un p'tit mot
C'est pas grand chose
Mais quand l'amour est morose,
Au cœur ça fait chaud
Un p'tit mot, juste un p'tit mot
C'est pas grand chose
Mais quand le stress est en surdose,
Ça évite d'aller à vau-l'eau
Un p'tit mot, juste un p'tit mot
C'est pas grand chose
Mais quand, du silence, on cherche la cause,
C'est de l'angoisse ôter le garrot
Un p'tit mot, juste un p'tit mot
C'est pas grand chose
Mais quand, de tout, on a sa dose,,
C'est pour l'âme un peu de repos
Un p'tit mot, juste un p'tit mot
C'est pas grand-chose
Mais quand, enfin, on sort du noir,
C'est bon pour l'espoir.
Je la revois si familière Nos amours enfantines Carpe diem
Pour l'homme de loi La loi c'est la loi, Cela va de soi. Et à chacun son droit. Oui mais, si parfois L'homme de loi Viole le droit Et sort du rail une fois, Deux fois, trois fois Et même quatre fois, Ça donne le droit A l'ayant droit D'exiger son droit Et le respect de la loi. Si la justice fait droit Au recours de l'ayant droit Alors l'homme de droit Portera sa croix Car s'il se croit Au dessus de la loi Il mérite, ma foi, De la prison le poids Qu'aux autres il octroie Envoi Chacun se doit De montrer du doigt L'homme de loi Sans foi ni loi.
Cœur et carreau
L'épée au fourreau, Le roi de carreau Surveille sa dulcinée Car, très déterminé, Le valet de cœur Se veut le vainqueur De la dame de carreau Dont il guigne le joyau. La dame de carreau Du valet jeune et beau Imagine le barreau Et la mise au fourreau. Oui, mais que faire Du roi de carreau Devenu surnuméraire Et de trop dans le tableau ? Dame et valet pour copuler Cherchent une carte à jouer Pour éloigner le mari Et trouver un abri. La solution intervint Lors d'une partie de taquin Quand le jeu fut coupé, Les cartes furent distribuées Et, le temps d'une partie, Ils furent dans la même main Pour un coït clandestin. Le conte est libertin Je le sais bien Mais il reste anodin, Mine de rien, Dans le choix des mots Pour un marmot
Offrande Fillette aux mains fleuries, Aies un regard attendri En regardant l'image que le temps a ternie Sans altérer son harmonie. Voici en souvenance Un temps de ton enfance : Fillette au visage réjoui Offrant des fleurs à jamais épanouies. En ce printemps débutant Précieux fut cet instant. Fillette de ce lointain passé, Que reste-t-il que le temps n'a pas chassé ? Un rappel des heures heureuses Quand la vie ne pouvait se faire douloureuse. Femme d'aujourd'hui Ne mésestimes pas le temps qui fuit Et qui, bientôt, ne sera plus celui De ceux que la vie aura fui. Point ne sont sur l'image Mais ils ont porté témoignage De la fillette aux mains fleuries Offrant à jamais ce bouquet épanoui. Coutume Le vieux protestant Avance d'un pas lent Sur le chemin familier. Le temps est printanier Et il nourrit son regard Du paysage coutumier Où sont voisins les figuiers Et les vieux oliviers. Tout à l'heure S'arrêtera le promeneur Et regardera un instant Le cyprès qui l'attend.
Oubli Où sont-ils donc Ceux de mon sang, Se dit le vétéran, En vain ressassant En une oraison fataliste La triste liste des morts et des vivants Dont l'abandon A soudé le cordon qui mène de la geôle A la nécropole. Et l'être vieillissant. Pourrissant du corps et de l'âme, Une dernière fois proclame Qu'il ne fut qu'un passant. Toi qui n'a pas encore souffert, Si un jour tu tombes en enfer Et parles de ces choses, Ta peine déposes Et en paix reposes A l'ombre de la rose Qu'une main anonyme Abandonnera à peine éclose Au gré du vent d'antan Pour un adieu à l'absent.
Désert Dans la nuit cévenole, A la lumière discrète des girandoles, Une foule clandestine Silencieusement s'achemine. Un peuple rebelle, Sans temple ni chapelle, Progresse avec prudence Au nom de sa dissidence. Ils vont au désert Où un prédicant disert, Avec conviction, sermonne Et tonne contre Babylone. Tout à l'heure, quand le temps viendra, Chacun s'en retournera Aux creux des cimes embrumées Rejoindre le monde réformé Qu'on dragonne sans relâche Et poursuit de cache en cache. Après ce temps de la déchéance Vint pourtant celui de la tolérance. Il fallut bien qu'on se souvienne Du postulat de Rabaut-Saint-Etienne.
Migration
Voici les hirondelles qui font le printemps, Venues de l'Afrique lointaine Pour une couvée prochaine. Dos noir et ventre blanc, Voici les hirondelles conquérantes Qui, en joutes savantes, S'accouplent après d'amoureuses attentes. Dos noir et ventre blanc, Voici les hirondelles nourricières D'oisillons qui quémandent Quelques insectes en offrande Dos noir et ventre blanc, Voici les hirondelles qui décollent Pour un premier envol Dans le ciel du pays cévenol. Dos noir et ventre blanc, Voici les hirondelles pour qui le temps Est celui du rassemblement Pour un prochain éloignement.
Têtes de l'art Devenez un artiste connu Qui, avec n'importe quoi, Fait une œuvre reconnue Et portée aux nues tout à la fois. Si mon conseil vous suivez Devenir célèbre vous pouvez Voici donc la recette Pour de la gloire faire la conquête. Prendre un drap ordinaire Et, en créateur visionnaire, Le pendre par un bout Et signer l'œuvre à l'autre bout. Attendre le bourgeois bohême Au port distingué Qui, par votre œuvre subjugué, De l'art nouveau en fera l'emblème. Ignorer le peuple moqueur. Soyez sans rancœur Pour toutes les créatures En manque de culture. Espérez seulement la reconnaissance, Je vous le dis en confidence, De ceux qui sont tendance Et possèdent la connaissance ! Peut être trouvez-vous que j'exagère Et que si mon propos je tempère, On sera moins critique Pour mon style ironique. C'est possible somme toute. Mais ne cherchant pas l'absoute, Je me réserve le droit De bocarder l'esprit étroit Qui sied si bien, ma foi, À ceux qui, au nom de la culture, Pensent qu'il suffit d'un signature Pour, au nom de la l'art, imposer sa loi |